A l’heure où la rivalité entre le Fatah et le Hamas embrase les territoires palestiniens, la question du dialogue avec les islamistes resurgit. D’autant que le référendum du 26 juillet, voulu par Mahmoud Abbas, a pour enjeu la reconnaissance d’Israël.

Le triomphe électoral des islamistes du Hamas lors des législatives du 25 janvier a pris les autorités israéliennes par surprise. Personne n’avait prévu que le Fatah, le parti historique de Yasser Arafat, subirait une telle correction. Dans la foulée de ce séisme, Ehud Olmert, alors Premier ministre par intérim, décidait de rompre les maigres liens encore maintenus avec l’Autorité palestinienne. La communauté internationale lui emboîtait le pas. Ce boycottage, qui pénalise avant tout la population, est-il pertinent? Deux Israéliens – Gerald Steinberg, un universitaire classé à droite, et Gershon Baskin, un chercheur de gauche – ouvrent le débat.

Quelle est la véritable nature du Hamas? Une organisation fondamentaliste, proche de la mouvance djihadiste internationale, ou bien un mouvement religieux, nationaliste et pragmatique, donc susceptible d’évoluer?

Gerald Steinberg: Le Hamas est un mouvement imprégné de l’idée de la supériorité musulmane. Il est responsable d’attentats qui ont fait des centaines de victimes en Israël. Ce mélange d’idéologie et de terrorisme, qui existe ailleurs au Moyen-Orient, n’incite guère à l’optimisme. J’ai rencontré un sympathisant du Hamas lors d’une conférence en Europe. Il m’a assuré que les juifs et les chrétiens pourraient vivre dans un Etat unique, contrôlé par les musulmans, sans comprendre à quel point cette idée était pour nous inacceptable. C’est vrai qu’il y a des pragmatiques au sein du Hamas et que ce mouvement est traversé de tensions. Mais je ne crois pas que cela puisse déboucher à court ou moyen terme…

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